« Clovis serait fier de lui … »

Depuis le jour où le Parti socialiste m’a accepté comme membre et candidat aux élections communales du 14 octobre 2012, il n’est pas un jour où je ne suis abordé sur la compatibilité de la chose avec le nom de mon père.

Hier encore, au Tribunal de District de Monthey, un entrepreneur, compétent et avisé, me disait : « Clovis doit se retourner dans sa tombe ! ».

Le drôle de la chose à mes yeux est tout d’abord que ces personnes, très souvent amicales, veulent ignorer que je suis son fils. Si un père peut avoir des secrets pour les siens, ses enfants ont tout de même pu savoir un peu ce qu’il a réellement été. Ce qu’il a pensé et dit à certains instants de sa vie. Ce qu’il a jugé utile de faire ou de ne pas faire. De taire ou de ne pas taire. Un père peut aussi avoir dit à son aîné des choses que les autres ne peuvent pas même deviner. Et un père, même absent par le fait de la politique, peut avoir forger les convictions de ses enfants.

Et certains se souviennent pour moi : tel, un exemple parmi d’autres, Martial Aymon, longtemps Président d’Ayent, qui m’a dit : « Ce choix ne me surprend pas le moins du monde. Ton père  n’a jamais eu le moindre problème avec les socialistes, avec qui il collaborait souvent. Ses ennuis dans la politique furent le fait des conservateurs de la droite de la droite du PDC ».

Un client, ami des livres et des brocantes, des vieux papiers et d’autres bricoles, est venu à la fin juin me dire : « Vous savez, j’ai un papier qui démontre que votre grand-père Edouard a été fondateur à Ayent du Parti Chrétien Social ».

Je n’ai pas besoin de tous ces signes d’amitié et de camaraderie : un mot de ma soeur m’a suffi : « Tu sais, je suis fier de toi ». Elle pensait peut-être à sa fille, atteinte de trisomie, dont elle sait, par expérience, que les droits vont être défendus bien davantage par la gauche que par la droite. Elle pensait peut-être aussi à notre frère cadet, Grégoire, qui a dû bénéficier, dès sa naissance, du soutien de l’Assurance-Invalidité.

Et si mon frère médecin vit au sein d’un cabinet médical,  bien mâtiné de PLR, - « mais bon Dieu que vas-tu faire dans cette galère ? » -, il a certainement pensé à toutes ces soirées que nous aurions aimé passé avec notre père sans le voir.

Clovis Riand ne se serait pas retourné dans sa tombe, ou alors en souriant. Je crois qu’il serait fier de moi, fier de me voir lutter pour mes convictions.

Sion, c’est ici et maintenant

 

Post Scriptum : Un cousin me lisant m’a répondu ainsi : « T’es malade, t’aurait-il dit ??? La politique que nous vivons  est trop souvent tellement  indigeste que les aigreurs  laissent toujours  quelques traces. ….Idéalistes sont ceux qui se lancent,  inconscients ceux qui persistent et  inconséquents ceux qui réussissent…. Et pourtant, je te dis courage mon vieux, ce sera une expérience unique »-

 

3 réponses à « Clovis serait fier de lui … »

  • Francis dit :

    Se priver du souffle
    d’un Nils de Dardel
    d’un Jean Studer
    d’un Peter Bodenmann
    d’un Stéphane Riand?
    Pour faire la course
    Avec un caillou dans la basket?
    C’est la mode.
    Dommage!
    Il y a tant à faire.
    Personne ne demande
    Si votre père serait fier
    Des agissements de ses pairs.
    Ceux qui vous questionnent ainsi
    D’un seul coup
    Vous dévoilent leur âme.
    Sûrs d’être du côté du bien
    Du beau, du bon.
    Père pardonne-leur
    Ils ne voient pas
    Ce qu’ils font à ce canton.
    N’ayez pas peur.
    Parole de Francis.

  • Francis dit :

    Douleurs d’octobre

    C’est le chagrin de la liberté
    Perdue si tôt,
    Réclamée
    Par la politique clanique,
    Qui les habite.
    Comme une réminiscence
    De l’âge tendre.
    Ils auraient tant aimé
    Quitté la rive avec toi.
    L’audace a choisi Loup.
    Il leur reste le sanglot.
    En bouffées lacérantes
    Ils se visent eux-mêmes.
    N’attends pas,Loup,
    Miroir de leur prison,
    Qu’ils te pardonnent
    D’avoir choisi la liberté.
    Leurs cœurs sont un peu morts.

  • Jean-Claude Praz dit :

    Ces réactions sont typiques d’un certain Valais et de personnes qui n’ont pas connu Monsieur Clovis Riand.

    J’ai eu plaisir de le croiser régulièrement, une de mes sœurs travaillant chez lui.

    J’ai rarement vu un homme aussi souriant et serviable.

    J’en suis certain, il serait fier de vous.

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